Cet article présente une synthèse des connaissances disponibles en ce qui concerne la production verbale écrite de mots à partir d’images. L’apport de la neuropsychologie cognitive sur ce thème est substantiel : les analyses des performances de patients cérébrolésés ont permis d’identifier et de caractériser certains des niveaux de traitement impliqués dans cette activité. Cette approche ne saurait toutefois constituer l’unique approche de cette activité. Aussi, un certain nombre de résultats obtenus sur des participants normaux à l’aide de tâches de dénomination en temps réel ont-ils été recueillis. Certains de ces résultats montrent, en accord avec certaines données obtenues sur des patients cérébrolésés, que la production verbale écrite possède une « relative » autonomie par rapport à celle orale, en ce que l’accès aux codes orthographiques ne dépend pas strictement de la mobilisation obligatoire des codes phonologiques. D’autres résultats, issus d’expériences de dénomination en temps réel, attestent toutefois du rôle contraignant des codes phonologiques dans l’encodage orthographique. Nous rapportons enfin une série de résultats, également obtenus auprès adultes sains dans des tâches de dénomination écrite, qui indiquent que certains effets (interférence sémantique, âge d’acquisition, variabilité d’imagerie, degré d’accord nom-image, etc.) apparaissent sous les deux modalités de production, suggérant fortement que la production verbale écrite partage avec celle orale plusieurs composantes de traitement.
La dénomination écrite de mots à partir d’images
