Nous passons le plus clair de notre temps à parler plutôt qu’à écrire. Des données recueillies en 2007 par Mehl et son équipe de l’université d’Arizona aux États-Unis suggèrent qu’à l’âge adulte nous produisons environ 16 000 mots par jour. Néanmoins, produire correctement par écrit, que ce soit à l’aide d’un clavier ou avec un stylo sur une feuille de papier, est une habileté que les adultes se doivent d’apprendre et de maîtriser. En effet, comme l’énonce Michel Fayol et Jean-Pierre Jaffré (2014), de nombreuses professions exigent désormais des individus qu’ils soient capables de produire par écrit des notes ou des documents techniques. De plus, nombreux sont ceux parmi les adultes qui envoient des e-mails, échangent des informations via des plateformes sur Internet comme Facebook. Comme l’ont judicieusement énoncé Brenda Rapp et Olivier Dufor de l’université John Hopkins aux États-Unis, il est même probable qu’à certains moments, certains adultes produisent plus à l’écrit qu’à l’oral, comme des étudiants qui, lors des périodes intenses de préparation à leurs examens, vont rester “cloitrés” chez eux, et n’échanger quasiment que par SMS, e-mails ou via Facebook.
La maîtrise de la production verbale écrite est donc nécessaire et d’actualité. Mais comment les adultes produisent-ils par écrit les mots correspondant aux idées qu’ils souhaitent communiquer ? Comment s’y prennent-ils pour prendre des notes à partir d’un message qu’ils entendent à la radio ou bien encore lors d’une conférence à laquelle ils assistent ? Dans ce chapitre, nous allons justement aborder la question de la production verbale écrite à partir d’idées ou de mots entendus. Nous nous centrerons sur la production de mots et non sur celle des textes car, pour nous, la compréhension de la production verbale écrite passe, entre autres choses, par l’étude des mécanismes qui sont en jeu dans la production d’unités telles que les mots isolés.