Comment peut-on retenir des mots tout en effectuant un traitement concurrent ? En d’autres termes, comment les informations verbales sont-elles maintenues en mémoire de travail ? Cette question semble avoir été élucidée depuis l’élaboration du modèle de la boucle phonologique par Baddeley en 1986. En effet, selon ce modèle, l’information verbale est maintenue en mémoire sous forme de codes phonologiques grâce au mécanisme d’autorépétition subvocale. Néanmoins, ce mécanisme ne semble pas être exclusif. En effet, plusieurs auteurs ont mis en évidence qu’il est possible de maintenir des traces en mémoire de travail par rafraichissement attentionnel. Ils postulent donc l’existence d’un mécanisme de maintien basé sur l’attention (Barrouillet et Camos, 2007 ; Cowan 1999, 2005 ; Johnson, 1992). Camos, Lagner et Barrouillet (2009) vont plus loin en proposant un modèle qui combine ces deux mécanismes. Ils proposent que l’information verbale peut être maintenue à différents niveaux, à un niveau périphérique sous forme de codes phonologiques par répétition subvocale et à un niveau central sous forme de codes non-spécifiques par rafraichissement attentionnel. Je présenterai le modèle décrit par Camos et al. (2009), ainsi que les travaux que nous avons réalisés pour mettre à l’épreuve cette nouvelle conception.